Listen to Doctor Ambroise Ané who is a public health doctor and an epidemiologist. He is an agent of the World Health Organization in Côte d’Ivoire and he is also an adviser in charge of the prevention and control of Covid-19 in the area.
A committed Catholic, he has been the Choirmaster of the Saint-Luke Banabakinté Masters, one of the most famous Choirs of Côte d’Ivoire. Questions were filed by Christian media agents as follow;
- For the past few weeks, the Coronavirus pandemic has worried the entire world. What is the situation on the African continent?
Doctor Ané: We have reached almost 500,000 confirmed cases of Covid-19 worldwide, more precisely 495,000 cases which have led to 22,000 deaths, including 7,500 in Italy. Europe is the epicenter of this disease right now, but there are more and more cases in the United States that are likely to take over.
On the African continent, we have practically reached 3,000 cases with 72 deaths. The pandemic affects 46 African countries with 210 healed. In Côte d’Ivoire, we have 93 cases confirmed as of March 26, with 3 healings.
It should be remembered that the figures are changing very quickly and that is why the epidemic is a threat. The 100,000 cases were reached after 67 days, the 200,000 cases in 11 days and the 300,000 cases in 4 days.
- What do you think of the measures taken by religious authorities to stem the spread of the virus?
Doctor Ané: I am a Christian, citizen, and official of the WHO: under this double capacity, I applaud the decisions taken by the Bishops and other religious leaders and which are in line with what is recommended by the WHO and by the authorities of our different countries. As citizens, they have therefore conscientiously and responsibly obeyed these directives from medical and civil authorities for the good of the people. St Irenaeus said it well: the glory of God is the standing man. This is why the religious leaders could not allow the faithful to die for lack of knowledge by not respecting the instructions.
- Many African countries have imposed curfews. Is it an effective measure?
Doctor Ané: For the WHO, which advises and supports countries, social distancing measures are fundamental to fight against this disease in view of its mode of contagion. But it is clear that these are never enough because they can only slow the spread of the epidemic so that there is not too great a pressure on health systems, especially in Africa where they are fragile.
In addition to these vigorous measures, it is necessary to ensure that these periods of restriction are accompanied by an epidemiological watch. It comes down to finding, confining and treating people affected by the disease. It is only at this price that we will be able to stem the epidemic.
Doctor Ané: We are all witnessing the evolution of the pandemic in countries like China and certain European countries. This is linked to the way of life of humans who are created to live in society. To achieve the social distancing which must be accompanied by hygienic measures and which consists in preventing sick people from contaminating others, it will inevitably have to go through confinement. Even if I recognize it, it is a measure that denies the nature of the man created to live in society. But we have to get used to it, it is a requirement of the moment if we want to save man and for the glory of God.
- You are a choirmaster, involved in the Catholic Church. How do you live this period when neither masses nor gatherings are authorized?
Doctor Ané: It is, of course, a difficult situation for the Christian that I am. In consulting the archives, it seemed to me that such measures (suspension of masses, the celebration of Holy Week by the Pope without the faithful) had not been taken since the 18th century.
I see this situation as a call to interiority. An inquiry from our Lord who, perhaps asks us, to empty our places of worship, to get rid of our hypocritical behavior to listen to his voice. It is written in the Bible that “true worshipers will worship God in spirit and in truth. They will no longer go either to a mountain, to Jerusalem or elsewhere”… We must, therefore, live this moment by privileging intimacy with God and our family, which constitutes our first Church.
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AGENCE DE NOUVELLES RECOWACERAO, RECONA a été éclaboussé de dizaines de questions concernant l’actuel confinement obligatoire. Les réponses à la raison d’être ont des avantages divers. L’AGENCE DE PRESSE RECOWACERAO sollicite donc l’avis d’experts dans ce domaine.
Écoutez le docteur Ambroise Ané, médecin de santé publique et épidémiologiste. Il est agent de l’Organisation mondiale de la santé en Côte d’Ivoire et il est également conseiller en charge de la prévention et du contrôle de Covid-19 dans la région.
Catholique engagé, il a été chef de chœur des maîtres de Saint-Luc Banabakinté, l’un des chœurs les plus célèbres de Côte d’Ivoire. Des questions ont été déposées par les médias chrétiens comme suit;
- Depuis quelques semaines, la pandémie de coronavirus inquiète le monde entier. Quelle est la situation sur le continent africain?
Docteur Ané: Nous avons atteint près de 500 000 cas confirmés de Covid-19 dans le monde, plus précisément 495 000 cas qui ont fait 22 000 morts, dont 7 500 en Italie. L’Europe est actuellement l’épicentre de cette maladie, mais il y a de plus en plus de cas aux États-Unis qui devraient prendre le relais.
Sur le continent africain, nous avons pratiquement atteint 3 000 cas avec 72 décès. La pandémie affecte 46 pays africains avec 210 guéris. En Côte d’Ivoire, nous avons 93 cas confirmés au 26 mars, avec 3 guérisons.
Rappelons que les chiffres évoluent très rapidement et c’est pourquoi l’épidémie est une menace. Les 100 000 cas ont été atteints après 67 jours, les 200 000 cas en 11 jours et les 300 000 cas en 4 jours.
- Que pensez-vous des mesures prises par les autorités religieuses pour endiguer la propagation du virus?
Docteur Ané: Je suis chrétien, citoyen et fonctionnaire de l’OMS: sous ce double titre, j’applaudis aux décisions prises par les évêques et autres chefs religieux et qui sont conformes à ce qui est recommandé par l’OMS et par les autorités de nos différents pays. En tant que citoyens, ils ont donc respecté consciencieusement et de manière responsable ces directives des autorités médicales et civiles pour le bien de la population. Saint Irénée l’a bien dit: la gloire de Dieu est l’homme debout. C’est pourquoi les chefs religieux ne pouvaient pas laisser les fidèles mourir par manque de connaissances en ne respectant pas les instructions.
- De nombreux pays africains ont imposé des couvre-feux. Est-ce une mesure efficace?
Docteur Ané: Pour l’OMS, qui conseille et soutient les pays, les mesures de distanciation sociale sont fondamentales pour lutter contre cette maladie au regard de son mode de contagion. Mais il est clair que ceux-ci ne sont jamais suffisants car ils ne peuvent que ralentir la propagation de l’épidémie afin qu’il n’y ait pas une trop forte pression sur les systèmes de santé, notamment en Afrique où ils sont fragiles.
Outre ces mesures vigoureuses, il est nécessaire de veiller à ce que ces périodes de restriction s’accompagnent d’une veille épidémiologique. Il s’agit de trouver, de confiner et de traiter les personnes touchées par la maladie. Ce n’est qu’à ce prix que nous pourrons enrayer l’épidémie.
Docteur Ané: Nous assistons tous à l’évolution de la pandémie dans des pays comme la Chine et certains pays européens. Cela est lié au mode de vie des êtres humains créés pour vivre en société. Pour parvenir à l’éloignement social qui doit s’accompagner de mesures d’hygiène et qui consiste à empêcher les malades de contaminer les autres, il faudra forcément passer par l’isolement. Même si je le reconnais, c’est une mesure qui nie la nature de l’homme créé pour vivre en société. Mais nous devons nous y habituer, c’est une exigence du moment si nous voulons sauver l’homme et pour la gloire de Dieu.
- Vous êtes chef de chœur, impliqué dans l’Église catholique. Comment vivez-vous cette période où ni messes ni rassemblements ne sont autorisés?
Docteur Ané: C’est, bien sûr, une situation difficile pour le chrétien que je suis. En consultant les archives, il me semblait que de telles mesures (suspension des messes, célébration de la Semaine Sainte par le Pape sans les fidèles) n’avaient pas été prises depuis le XVIIIe siècle.
Je vois cette situation comme un appel à l’intériorité. Une enquête de notre Seigneur qui, peut-être nous demande, de vider nos lieux de culte, de se débarrasser de notre comportement hypocrite pour écouter sa voix. Il est écrit dans la Bible que «les vrais adorateurs adoreront Dieu en esprit et en vérité. Ils n’iront plus ni sur une montagne, ni à Jérusalem ni ailleurs»… Nous devons donc vivre ce moment en privilégiant l’intimité avec Dieu et notre famille, qui constitue notre première Eglise.
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