MOT DU PERE JOSEPH AKA

Excellence Monsieur John Dramani MAHAMA, Président de la République du Ghana,
Messieurs les Cardinaux,
Excellence Monseigneur Jean-Marie SPEICH, Nonce Apostolique au Ghana,
Excellences nosseigneurs les Archevêques et Evêques
Honorables Invités en vos rangs, grades et qualités
Révérends Pères, Révérendes Sœurs,
Frères sœurs dans le Christ,
Avant que les voies plus autorisées ne se succèdent ici au pupitre, je voudrais au nom du Secrétariat Général de la CERAO vous exprimer ma sincère et profonde gratitude d’avoir honoré notre invitation et vous dire tout le bien que nous procure votre présence parmi nous.
4 ans après la célébration du plus beau mariage catholique en l’une des plus grande et des plus belle Basilique du monde, Notre Dame de la Paix de Yamoussoukro (Côte d’Ivoire), le couple CERAO se retrouve ici au Ghana, terre mère des indépendances africaines pour faire le bilan de ces 4 premières années d’épousailles, réparer les entorses, corriger les imperfections et voir comment réorienter son amour pour que cette instance collégiale soit effectivement et réellement une instance de communion ecclésiale et de solidarité pastorale voir économique pourquoi pas. C’est dans cette perspective qu’elle s’est choisie, à la suite du Saint Père, François, comme thème de réflexion, « La Nouvelle Evangélisation et les défis spécifiques de l’Eglise Famille de Dieu en Afrique de l’Ouest: défis de Réconciliation, Développement et de vie en Famille ».
Le champ thématique de la Nouvelle Evangélisation, il est vrai, ne se limite pas à ces trois défis. Ce choix fait par nos Pères Evêques et ce, à la suite d’Africae Munus, est dû au fait que pour eux, « le visage de l’évangélisation, aujourd’hui en Afrique de l’Ouest, a pour nom Réconciliation, Développement qui est aussi l’autre nom de la Paix selon le Pape Paul VI, et la Famille.
Sans oublier la Missio ad gentes, il s’agit ici de manière spécifique de la Missio ad intra : une nouvelle évangélisation des communautés chrétiennes afin que le Christ et son évangile prennent véritablement possession de la vie concrète des hommes et femmes de cette région, irriguent de leur présence sanctifiante les existences et les comportements, c’est-à-dire l’économique et la politique au sens grec du terme polis, le culturel et le cultuel ; en somme il s’agit de l’être dans ses rapports existentiels dans cette région. Dans un monde où certaines nations, à travers le masque des lobbies, font des lois en vue de la destruction de la famille, les Evêques veulent nous faire comprendre que la destruction de la cellule de base de la société ou mieux déchirer la famille ou nier ce qu’elle est, porte inévitablement atteinte au tissu même de la société, corrompt ses fondements. Pour nos Pères Evêques, si nos législateurs ne font pas attention, ils contribueront à la destruction de la famille humaine, après avoir entamé celle de la famille environnementale. Cette préoccupation, explique la communication sur le thème : Fondements théologiques, ecclésiologiques et sociaux des Bureaux de Liaison Parlementaire. Il faut penser à une présence discrète mais efficace de l’Eglise aux côtés des législateurs pour les accompagner dans leur noble et délicate mission.
Nos Pères Evêques s’interrogeront aussi sur cette importante affirmation du Pape Emérite Benoît XVI dans Africae Munus, 106 et 107 « autant il est important et capital que les Evêques fassent fonctionner les organismes ecclésiaux diocésains et paroissiaux selon les normes canoniques, autant ils doivent s’engager à promouvoir et à soutenir effectivement et affectivement les structures de collaboration nationales, régionales, et continentales… », fin de citation.
Morcelé qu’est notre continent, alors que ce qui prévaut dans le monde d’aujourd’hui est la massivité, chers Pères, vous n’avez pas eu torts de créer cette instance de communion, en dépit des difficultés ; lesquelles difficultés sont comparables aux titubations d’un enfant qui fait ses premiers pas. Même si notre région est toujours guettée par l’extrémisme religieux, toujours sujette au mal-développement, point n’est besoin de céder au pessimisme car sa présence sur le continent et le monde se renforce de manière progressive et sensible grâce aux hommes et femmes de cette région certes, mais grâce aussi aux efforts que vous ne cesser déployer aux côtés des hommes et femmes de cette région ; et donc grâce aussi à vous. « Il n’est de richesse que d’hommes » disait Jean BODIN.
La richesse de la CERAO, instance de communion affective et effective c’est vous ; c’est votre foi, c’est votre munus c’est-à-dire votre engagement ou mieux votre responsabilité. A travers votre responsabilité engagée, nous pouvons sans fausse modestie dire que le bilan, de ces 4 années, en dépit des difficultés, difficultés inhérentes à toutes les organisations humaines, est positif. Il doit cependant être amélioré.
Cette amélioration est possible et c’est bien ce qui explique votre présence massive et qualitative. Vous êtes la richesse de la Conférence. C’est pourquoi, je formule les vœux que cette 2e Assemblée Plénière de la CERAO soit :
1. un temps de grâce et de réflexion pour une meilleure visibilité de la CERAO en Afrique de l’Ouest et au-delà.
2. un temps de grâce et de décision pour un renouvellement des pasteurs que vous êtes en vue d’un engagement plus accru pour proposer des solutions qualitatives et fortes aux problèmes sociaux, politiques, économiques, environnementaux et climatiques.
3. un temps de grâce et de ressourcement pour revitaliser l’enthousiasme qui a présidé au mariage du couple RECOWA-CERAO, et renouveler le souffle de nos églises tétanisées par le vent destructeur de l’extrémisme religieux.
A vous tous et à chacun, en particulier à nos visiteurs,
J’emprunte l’« AKWABA » des Akans, le « MIA WOEZO » des Ewe, pour vous souhaiter la Bienvenue, Welcome en terre Ghanéenne, terre d’hospitalité légendaire ; et un agréable séjour parmi nous ; et aux Pères Evêques un excellent et fructueux travail. Je vous remercie.