Face à la Situation Religieuse et Socio-Politique de la Sous-Région, Depuis ACCRA, Les Evêques de la CERAO, Réagissent
Du 22 au 29 Février 2016 s’est tenue à Accra (Ghana), la 2e Assemblée Plénière des Conférences Episcopales Régionales de l’Afrique de l’Ouest (RECOWA/ CERAO) qui rassemblent tous les pays de la sous-région (Bénin, Burkina-Faso, Cap Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée Bissau, Guinée, Liberia, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Léone, Togo). Les Evêques de l’Afrique de l’Ouest, au nombre de 120, se sont retrouvés autour du thème : «La Nouvelle Evangélisation et les défis spécifiques de l’Eglise Famille de Dieu en Afrique de l’Ouest ; Réconciliation, Développement et la Vie Familiale » pour réfléchir sur la situation religieuse, culturelle et socio politique de leur peuple vivant dans la région tout en restant solidaire de la situation des autres peuples d’Afrique, puisque l’Eglise reste en son principe fondamental universelle.
Les Evêques, tout en saluant le dynamisme et la vitalité de l’Eglise Catholique en Afrique de l’Ouest, ont levé vigoureusement la voix pour condamner les violences religieuses, politiques, tribales qui freinent le développement intégral des peuples et les maintiennent dans une misère qui détruit, jour après jour, la dignité de leur vie et les expose à toutes sortes d’exploitations. De manière unanime et claire, les Evêques ont condamné avec la dernière énergie la culture de la violence et de la mort que veulent imposer toutes ces bandes armées qui tuent, pillent et violent et qui malheureusement reçoivent le soutient des hommes politiques qui, avides de pouvoir, manipulent à temps et à contre temps les constitutions de leur pays afin de se maintenir au pouvoir.
La réconciliation reste un impératif pour nos états afin d’amorcer un développement intégral et durable où les populations sont à la fois actrices et bénéficiaires des fruits de ce développement. C’est pourquoi, les Evêques invitent les dirigeants politiques à accéder au pouvoir par des moyens libres, justes, et démocratiques, et à s’imbiber de la culture de la tolérance et de respect pour l’application de la loi selon les procédures requises. Ils se sont élevés contre les pouvoirs dictatoriaux et corrompus qui continuent de déshumaniser et de dégrader les populations en rendant les processus de réconciliations et de développements impossibles et les crises inévitables. Au nom des principes démocratiques, ils ont rappelé que chaque individu a droit à une vie décente et digne qui s’étend de la sécurité à la liberté religieuse en passant par la quête d’un emploi digne. C’est donc dans ce sens qu’ils ont exprimé la douleur qui les ronge de voir les jeunes générations mourir, par centaines, sur les océans à la recherche d’une vie meilleure faute d’emplois dans leur pays d’origines. Dans la même ligne, ils ont rappelé que chaque individu a droit à embrasser la religion de son choix et à la vivre sans être violenté ou se voir imposer une religion quelconque. Le chômage, l’immigration et le terrorisme restent des dangers permanents pour les peuples de la région. En saluant les efforts qui ont été fait pour réduire leur capacité de nuisance, ils ont toutefois appelé les dirigeants politiques à redoubler d’effort dans cette lutte pour le bien-être de tous. Ils ont aussi dit non à tous ces lobbies et lois qui détruisent les principes fondamentaux de la famille. Ils ont rappelé avec force que la famille reste fondamentalement et substantiellement l’union de l’homme et de la femme, selon le plan qu’a voulu le créateur depuis les origines. Même si le tableau de la situation religieuse et socio politique des peuples de la région reste sombre, les évêques refusent de rester pessimistes. Alors, ils invitent le peuple à ne pas perdre espoir. En effet, si la Croix du Christ nous permet de sonder les abimes, sa Résurrection nous ouvre les voies de la vie, une vie impérissable puisqu’elle est désormais plus forte que la mort.
Nous avons salué, tout au long de cette Assemble Plénière, la participation active de la Conférence Episcopale de Côte D’Ivoire. En effet, son Excellence, Monseigneur Alexis TOUABLY, Président de la Conférence des Evêques Catholiques de Cote d’Ivoire a été élu Deuxième Vice-Président de La RECOWA/ CERAO et le P. Joseph AKA, prêtre du Diocèse de Grand Bassam, a été élu par acclamation Secrétaire Générale de ladite conférence. La prochaine Assemblée Plénière se tiendra en 2019.
Donald ZAGORE, SMA
LUMEN GENTIUM – Presse
Invité à la Conférence