dialogue public, là où se prennent les décisions qui conditionnent la vie
des plus petits », a déclaré le pape François lors d’une rencontre avec des jésuites. Il leur a demandé de continuer « avec cet engagement créatif, qui nécessite toujours d’être renouvelé dans une société aux changements accélérés ».
L’appel du pape François a résonné dans la matinée du jeudi 7 novembre 2019, dans la Salle Clémentine du Palais apostolique du Vatican, pendant l’audience accordée aux participants à la rencontre pour le cinquantenaire du secrétariat de la Compagnie de Jésus pour la justice sociale et l’écologie, qui se tient actuellement à Rome, indique L’Osservatore Romano en italien du 8 novembre.
Dans un long discours en espagnol, le pape François a rappelé comment les jésuites, dès les débuts, ont été appelés « au service des pauvres »,
perpétuant cette tradition « jusqu’à nos jours », grâce surtout au père
Pedro Arrupe (1907-1991), supérieur général de la Compagnie de 1965 à 1983.
« Pour lui, tous les ministères de la Compagnie devaient répondre au défi d’annoncer la foi et en même temps de promouvoir la justice », a fait observer le pape en évoquant les origines du secrétariat, de sorte que « ce qui jusque-là avait été une charge pour quelques jésuites devait devenir la préoccupation de tous ».
Le pape a mis au centre trois aspects : les pauvres, lieu
de rencontre avec le Christ ; suivre le Christ parmi les crucifiés ; et
ouvrir des chemins à l’espérance.
Du premier, le pape a exhorté à ne pas cesser « d’offrir cette familiarité
avec les personnes vulnérables ». « Notre monde est brisé et divisé, a-t-il dit, il a besoin de construire des ponts afin que la rencontre humaine
permette à chacun d’entre nous de découvrir dans les plus petits le beau
visage de leur frère », qui « exige dans son besoin nos soins et notre
solidarité ».
Pour le second thème, le pape a parlé des « situations d’injustice et de
souffrance humaine » qui « abondent en ce moment » : de la xénophobie, de la recherche égoïste de l’intérêt national à l’inégalité entre les pays et à l’intérieur des pays, des mauvais traitements de « notre maison commune ». Tout ceci, a-t-il exhorté, « comporte un ensemble de devoirs » pour accompagner les victimes de ces situations. « Mais notre réponse, a-t-il averti, ne peut s’arrêter là. Nous avons besoin d’une véritable “révolution culturelle”.»
Soulignant que de nombreux jésuites « ont lancé des œuvres de service pour les plus pauvres, des œuvres d’éducation, d’attention aux réfugiés, de défense des droits de l’homme et de services sociaux dans de multiples domaines », le pape François a demandé de continuer sur ce chemin.
Enfin, il a donné la consigne d’ouvrir des voies d’espérance : à ce propos, le pape a à nouveau cité l’exemple du père Arrupe, mort alors qu’il rentrait de Thaïlande, après avoir travaillé dans un camp de réfugiés, « avec les rejetés », souffrant « avec ces personnes, avec les jésuites qui étaient en train d’ouvrir une brèche à ce moment-là ».
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