CERAO (AFRIQUE DE L’OUEST)
BÉNIN
Ouverte le 19 octobre dernier, la 76è Session Plénière Ordinaire de la Conférence Épiscopale du Bénin s’est refermée le 22 courant à Porto-Novo. Elle a été sanctionnée par un communiqué final dans lequel, les évêques, entre autres, « exhortent les acteurs politiques, les organisations de la société civile, tous les citoyens, hommes et femmes de bonne volonté, à œuvrer de toutes leurs forces en faveur de la paix et de l’unité nationale ». Les évêques du Bénin ont exhorté les acteurs politiques à un dialogue sincère et à des élections « libres, transparentes et inclusives ». Tout en rappelant que l’Église ne fait pas de politique partisane, ils ont insisté sur la tolérance, la justice et la fraternité comme piliers du vivre-ensemble. La CEB s’est réjouie de la nomination de Mgr Éric Soviguidi comme nonce au Burkina Faso et au Niger et a rendu hommage aux évêques émérites Agbanou et Agbatchi. Elle a salué l’exhortation Dilexi te du pape Léon XIV sur l’amour des pauvres. Enfin, elle a appelé chaque Béninois à devenir artisan de paix et de cohésion nationale, soulignant que l’avenir du pays repose sur la vérité et la fraternité.
BURKINA FASO
Renouvellement de responsables de la Conférence Épiscopale Burkina-Niger
La Conférence Épiscopale Burkina-Niger a procédé à plusieurs passations de service dans ses structures majeures, marquant une dynamique de continuité et de renouveau. Cinq postes clés ont été renouvelés, notamment à la tête du Centre d’accueil (Sœur Olive Malgoubri), de la Commission Justice et Paix (Abbé Éric Dah) et de l’École de Formation Permanente des Laïcs (Abbé Anatole Tiendrebeogo). Les évêques ont exprimé leur gratitude aux sortants et souhaité
succès aux nouveaux responsables dans leur mission au service de l’Église et de la société.
CÔTE D’IVOIRE
Dans un communiqué publié le 24 courant, les évêques appellent à la prière et à l’apaisement avant l’élection présidentielle. Face à un climat tendu marqué par des violences et des arrestations, les évêques ivoiriens ont lancé un appel au calme et à la prière. Après plusieurs interventions depuis janvier, ils déplorent les pertes humaines et appellent les fidèles à combattre la haine par la prière et le jeûne, invoquant la paix et la miséricorde de Dieu pour le pays. Ils invitent à réciter la Prière pour la paix en Côte d’Ivoire et bénissent la nation : « Que Dieu garde notre pays dans sa paix ! ».
Le pape Léon XIV a nommé Monsieur l’abbé Jean-Pierre Tanoh Tiémélé, évêque d’Abengourou, succédant à Mgr Ziri Gbaya, et transféré Mgr Alexis Touabli Youlo d’Agboville à San Pedro. Mgr Tiémélé est un ancien secrétaire de Caritas
Côte d’Ivoire. Il incarne une Église sociale et dynamique. Pour sa part, Mgr Touabli, actuel président des CERAO, retrouve son diocèse d’origine pour y poursuivre l’élan pastoral et missionnaire.
GHANA
Les Chevaliers et Dames de Marshall célèbrent la Journée mondiale des missions
Le 19 octobre, les membres des Conseils 109 et 105 de New Aplaku ont rendu visite à leur aumônier, le Père Gabriel Boateng, au couvent franciscain de Sowutuom, à Accra. La rencontre, organisée pour la Journée mondiale des missions, a combiné messe, fraternité et soutien à l’évangélisation. Le prêtre a exhorté les fidèles à la prière constante et à l’esprit missionnaire. Les participants ont exprimé leur reconnaissance aux Franciscains pour leur engagement pastoral et social.
NIGERIA
- Un prêtre dénonce le silence du gouvernement face aux persécutions des chrétiens. Le Père Peter Okonkwo, directeur de l’Institut de la Vie Consacrée en Afrique, a vivement critiqué l’inaction des autorités face aux violences visant les chrétiens. Il déplore les paroisses fermées, les prêtres tués et les religieuses kidnappées, affirmant que le silence politique équivaut à une approbation tacite. Selon lui, l’insécurité est devenue une arme entre les mains de certains politiciens. Le missionnaire clarétain appelle les chrétiens à témoigner de la vérité et de la justice malgré la pauvreté et la corruption, estimant que seule une foi vécue avec cohérence pourra transformer le Nigeria : « La vérité nous rend libres, mais beaucoup l’ont compromise à cause de la misère ».
- Au Nigeria, une importante préoccupation est exprimée face au défi que représentent les sectes et le pentecôtisme, appelant à une réponse pastorale adaptée. De jeunes influenceurs catholiques en Afrique amplifient également l’évangélisation sur les réseaux numériques, cherchant à rajeunir et revitaliser la foi dans les périphéries numériques.
TOGO
L’Église togolaise rayonne à travers son dynamisme spirituel et social. L’abbaye bénédictine de Dzogbégan, fondée en 1961, illustre la foi active des moines qui vivent du travail de la terre, notamment de la culture du café, dont les revenus soutiennent veuves, étudiants et agriculteurs.
Le père Fabrice Vovor, prêtre et enseignant à Kpalimé, souligne le rôle crucial des écoles catholiques dans la formation morale et sociale du pays. L’éducation chrétienne reste un puissant vecteur d’influence : de nombreuses figures politiques sont issues de ces institutions.
Les congrégations féminines, comme les Canossiennes et les Sœurs de Notre-Dame de l’Église, développent des écoles et centres de formation technique. Malgré la perte récente de l’archevêque Nicodème Barrigah-Benissan, le Togo connaît une véritable renaissance vocationnelle, avec un afflux de jeunes séminaristes et une Église de plus en plus enracinée dans la population.
AFRIQUE
AFRIQUE DU SUD
À l’occasion du sommet du G20 à Pretoria, la Commission Justice et Paix et plusieurs organismes catholiques africains appellent à placer la santé maternelle et la lutte contre la faim infantile au cœur des décisions mondiales. Ils dénoncent la « mondialisation de l’indifférence » et invitent à promouvoir une « mondialisation de la miséricorde ».
Face aux dettes écrasantes qui étouffent les pays africains, ils demandent des politiques économiques justes et solidaires, affirmant que la valeur d’une société se mesure à sa capacité à protéger les plus vulnérables : femmes, enfants et pauvres.
KENYA
- Lors du forum régional sur la protection dans les séminaires, le vice-recteur de l’université jésuite Hekima a plaidé pour une formation intégrale des futurs prêtres et religieux. Il a souligné que la préparation spirituelle doit s’accompagner d’une maturité humaine, psychologique et sociale, afin d’assurer un ministère authentique et sûr au service du peuple de Dieu.
- Une conférence majeure s’est tenue le samedi 18 octobre à Nairobi, organisée par le Centre d’études interreligieuses en Afrique (CISA) à l’Hekima University College. Intitulée « Nostra Aetate, 60 ans après : promouvoir les relations interreligieuses en Afrique », elle a réuni chercheurs, religieux et laïcs de diverses confessions pour réfléchir à l’héritage du Concile Vatican II et à l’avenir du dialogue interreligieux sur le continent.
CITÉ DU VATICAN
- Un moment historique : le pape Léon XIV et le roi Charles III prient ensemble pour la première fois depuis la Réforme. Jeudi, dans la chapelle Sixtine, le pape Léon XIV et le roi Charles III ont marqué l’histoire en priant côte à côte — une première entre un pape et un monarque britannique régnant depuis la Réforme protestante du XVIᵉ siècle. Sous la fresque du Jugement dernier de Michel-Ange, la prière de midi de l’Office divin a réuni les chœurs du Vatican et ceux de la chapelle Saint-Georges de Windsor, dans un moment œcuménique d’une portée exceptionnelle.
Les hymnes et lectures, en latin et en anglais, ont souligné l’unité spirituelle retrouvée entre l’Église catholique et l’Église d’Angleterre. Le pape Léon XIV a profité de cette occasion pour annoncer la proclamation prochaine de saint John Henry Newman, cardinal anglais converti au catholicisme, comme Docteur de l’Église.
Dans un geste hautement symbolique, le roi Charles a été fait « Royal Confrater » de la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs, tandis que le pape a accepté d’être « Confrère papal » de la chapelle Saint-Georges de Windsor, signes d’une fraternité spirituelle renouvelée entre Rome et Canterbury.
Les entretiens privés du roi et de la reine Camilla avec le pape et les responsables du Vatican ont porté sur la paix, la justice sociale et la sauvegarde de la création, dans la lignée du thème jubilaire de 2025 : « Pèlerins de l’espérance ». Le roi, actuellement en traitement contre un cancer, a voulu faire de cette visite un symbole d’unité, de guérison et de dialogue.
Une chaise ornée des armoiries royales et de la devise latine Ut unum sint (« Qu’ils soient un ») a été installée dans la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs pour accueillir le souverain et ses successeurs — signe durable d’un rapprochement
- Nostra Aetate, le cheminement des religions et les germes de l’espérance
Le programme de l’événement « Marcher ensemble avec espérance », qui se tiendra dans l’après-midi du mardi 28 octobre dans la salle Paul VI, à l’occasion du 60e anniversaire de la Déclaration sur les relations de l’Église avec les religions non chrétiennes, a été présenté dans la Salle de presse du Saint-Siège. Trois mille représentants des religions du monde sont attendus. Il y aura également des témoignages, et le discours de Léon XIV avant la prière silencieuse pour la paix. S’en suivra un moment de prière silencieuse des participants pour la Paix


