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Le séjour du pape Léon XIV en Turquie a combiné diplomatie, mémoire historique et dialogue interreligieux. Entre Ankara, Istanbul et Nicée, il a posé les bases de son pontificat sur la paix et l’unité. En effet, du 27–30 novembre 2025) le Saint Père a posé des gestes forts de dialogue interreligieux, notamment sa visite à la Mosquée bleue d’Istanbul, ses rencontres avec les autorités turques et sa participation aux commémorations du 1700ᵉ anniversaire du concile de Nicée.

Du 27 au 30 novembre 2025, le pape Léon XIV a effectué en Turquie le premier voyage international de son pontificat, avant de poursuivre son déplacement au Liban jusqu’au 2 décembre. Une visite à forte portée symbolique, inscrite dans la continuité des voyages de Benoît XVI en 2006 et de François en 2014, et placée sous le signe du dialogue interreligieux, de la paix au Moyen-Orient et de la mémoire historique.

Une entrée solennelle en Turquie

Le voyage a débuté à Ankara, le 27 novembre, où le pape a reçu un accueil officiel des autorités turques. Il s’est ensuite rendu au mausolée d’Atatürk, fondateur de la République moderne. Ce geste, hautement politique, se veut un signe de respect envers l’histoire nationale turque et un appel à la coexistence pacifique dans un pays carrefour entre Orient et Occident.

Léon XIV a également rencontré le président Recep Tayyip Erdogan avant de prononcer un discours devant les autorités civiles et diplomatiques, réaffirmant l’importance du dialogue entre les nations et les religions dans un contexte régional particulièrement fragile.

À Istanbul, un geste d’amitié envers l’islam sunnite

Deux jours plus tard, à Istanbul, le pape a visité la célèbre Mosquée bleue, chef-d’œuvre de l’architecture ottomane. Comme le veut l’usage, il s’y est présenté en chaussettes blanches, accompagné du mufti d’Istanbul et de dignitaires musulmans.

Contrairement à François en 2014, Léon XIV ne s’est pas recueilli dans le sanctuaire. Un choix assumé : celui de manifester un respect fraternel envers l’islam sunnite, sans poser de gestes liturgiques susceptibles d’être interprétés comme une confusion des rites. Une manière de maintenir un équilibre délicat entre proximité, respect et clarté théologique.

Nicée : le souvenir du premier concile œcuménique

Le 30 novembre, le pape s’est rendu à Nicée (Iznik) pour participer aux commémorations du 1700ᵉ anniversaire du concile de 325, premier concile œcuménique de l’histoire chrétienne. Cette étape revêt une forte dimension œcuménique : elle souligne à la fois l’importance de la mémoire chrétienne et la volonté du Vatican de raviver la dynamique d’unité entre les Églises d’Orient et d’Occident.

Une visite à forte portée géopolitique

Au-delà des symboles religieux, ce premier déplacement international est largement perçu comme un acte géopolitique majeur. En se rendant en Turquie, Léon XIV souhaite renforcer les relations entre le Saint-Siège et un pays qui joue un rôle clé dans les équilibres du Moyen-Orient.

Le choix de la Turquie comme destination inaugurale envoie un signal fort : le nouveau pape entend s’affirmer comme un artisan de paix, attentif à la situation du Moyen-Orient et au dialogue avec le monde musulman. Il manifeste également son désir de soutenir les Églises orientales, souvent fragilisées par les tensions régionales.

Père Paul DAH