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FROM THE RECOWA-CERAO NEWSROOM

It is true that they welcomed the adoption, on December 31, 2019, by the Senegalese parliament, of this law but criminalizing rape and pedophilia, and their application should be well supervised to avoid abuses. This is the opinion of Muslim religious Leaders.

The National Assembly of Senegal voted, Tuesday, December 31, 2019, the bill criminalizing acts of rape and pedophilia. This project aims to harden the repression of rape and pedophilia with penalties that can go as far as life imprisonment.

When questioned, imams praised this important step taken by parliamentarians. “I consider this to be an important and justified penal measure which was taken and voted in the National Assembly. Because it’s a social issue that is beginning to gain momentum. And because of its seriousness, sexual abuse must be repressed, “said Imam Amadou Makhtar Kanté of the Point E mosque in Dakar. For him, sexual abuse is “very serious” for morality. In his eyes, this gravity is increased when it is a minor because “in all societies, sexuality is regulated”.

On the side of the influential Islamic organization, Jamra, the position is identical. “Pedophilia is an abominable act. And from the point of view of Islam, of course it is very serious. Therefore, we can only approve heavy sanctions, “said its vice-president, Imam Mame Mactar Guèye, who recalled that his organization had made this goal a struggle for many years.

However, the Jamra organization identifies shortcomings in this law which it considers relevant in principle. “We think it’s a very good thing, but it lacks safeguards and it can be an open door to certain abuses,” he explains, worried about the possibility of slanderous accusations or accusations unfounded by rape.

Imam Mouhamadou Kanté, supported in his arguments by another Muslim religious, Oustaz Lamine Sarr, advocates support for this law. “It is not only the repressive side that will solve this scourge. It also requires a lot of education, a lot of prevention, a lot of awareness and a lot of parenting education, at the level of houses, families. So that people know more about this issue and take appropriate action, ”he said.

In Senegal, from 2016 to 2019, there were 4,600 cases of sexual violence, according to a study by the Association of Senegalese Jurists. On May 25, 2019, thousands of people, including feminist organizations, mobilized against this phenomenon after an attempted rape followed by murder that had moved national opinion.

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S’ils se réjouissent de l’adoption, le 31 décembre 2019, par le parlement sénégalais, d’une loi criminalisant le viol et la pédophilie, les guides religieux musulmans souhaitent que son application soit bien encadrée pour éviter des dérives.

L’Assemblée nationale du Sénégal a voté, mardi 31 décembre 2019, le projet de loi criminalisant les actes de viol et de pédophilie. Ce projet vise à durcir la répression du viol et de la pédophilie avec des peines pouvant aller jusqu’à la réclusion criminelle à perpétuité.

Interrogés, des imams ont salué cette mesure importante prise par les parlementaires. « Je considère que c’est une mesure pénale importante et justifiée qui a été prise et votée à l’Assemblée nationale. Parce que c’est une question de société qui commence à prendre de l’ampleur. Et du fait de sa gravité, il faut réprimer les abus sexuels », souligne l’imam Amadou Makhtar Kanté de la mosquée de Point E, à Dakar. Pour lui, les abus sexuels sont « très graves » pour la morale. À ses yeux, cette gravité est accrue quand il s’agit d’un mineur car « dans toutes les sociétés, la sexualité est réglementée ».

Du côté de l’influente organisation islamique, Jamra, la position est identique. « La pédophilie est un acte abominable. Et du point de vue de l’islam, bien sûr que c’est très grave. Donc, nous ne pouvons qu’approuver des mesures de sanctions lourdes », déclare son vice-président, l’imam Mame Mactar Guèye qui rappelle que son organisation a fait de cet objectif un combat depuis de nombreuses années.

Toutefois, l’organisation Jamra décèle des insuffisances au niveau de cette loi qu’elle estime pertinente sur le principe. « Nous pensons que c’est une très bonne chose, mais il manque des garde-fous et cela peut être une porte ouverte à certaines dérives », explique-t-il, s’inquiétant de la possibilité de dénonciations calomnieuses ou d’accusations infondées de viol.

L’imam Mouhamadou Kanté, soutenu dans son argumentaire par un autre religieux musulman, Oustaz Lamine Sarr, préconise un accompagnement de cette loi. « Ce n’est pas seulement le côté répressif qui va régler ce fléau. Il faut aussi beaucoup d’éducation, beaucoup de prévention, beaucoup de sensibilisation et beaucoup d’éducation à la parenté, au niveau de maisons, des familles. Pour que les gens connaissent mieux cette question et prennent les mesures appropriées », relève-t-il.

Au Sénégal, de 2016 à 2019, il y a eu 4 600 cas de violence sexuelle, selon une étude de l’Association des juristes sénégalaises. Le 25 mai 2019, des milliers de personnes, notamment des organisations féministes, s’étaient mobilisées contre ce phénomène après une tentative de viol suivi de meurtre qui avait ému l’opinion nationale.

Rev. Fr. George Nwachukwu