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L’AGENCE DE PRESSE RECOWACERAO a enregistré que les liturgies du Triduum avaient eu lieu dans une basilique Saint-Pierre vide à cause de la pandémie.

Cependant, le message du Saint-Père a été mis à la disposition du correspondant du Vatican de l’agence de presse RECOWACERAO à travers l’ACI Afrique. Voici le texte intégral du message Urbi et Orbi du pape François, prononcé le 12 avril à la basilique Saint-Pierre.

Chers frères et sœurs, Joyeuses Pâques!

Aujourd’hui, la proclamation de l’Église fait écho dans le monde entier: “Jésus-Christ est ressuscité!” – “Il est vraiment ressuscité.”

Comme une nouvelle flamme, cette Bonne Nouvelle jaillit dans la nuit: la nuit d’un monde déjà confronté à des défis d’époque et désormais opprimé par une pandémie mettant à rude épreuve toute notre famille humaine. En cette nuit, la voix de l’Église retentit: «Christ, mon espérance, est ressuscité!»

Il s’agit d’une «contagion» différente, un message transmis de cœur à cœur – car chaque cœur humain attend cette Bonne Nouvelle. C’est la contagion de l’espérance: «Christ, mon espérance est ressuscité!» Ce n’est pas une formule magique qui fait disparaître les problèmes. Non, la résurrection de Christ n’est pas cela. Au lieu de cela, c’est la victoire de l’amour sur la racine du mal, une victoire qui ne «contourne» pas la souffrance et la mort, mais les traverse, ouvrant un chemin dans l’abîme, transformant le mal en bien: c’est la marque unique de la puissance de Dieu.

Le Seigneur ressuscité est aussi le Crucifié, pas quelqu’un d’autre. Dans son corps glorieux, il porte des blessures indélébiles: des blessures qui sont devenues des fenêtres d’espoir. Tournons notre regard vers lui pour qu’il guérisse les blessures d’une humanité affligée.

Aujourd’hui, mes pensées se tournent en premier lieu vers les nombreuses personnes directement touchées par le coronavirus: les malades, ceux qui sont décédés et les membres de leur famille qui pleurent la perte de leurs proches, à qui, dans certains cas, ils n’ont même pas pu pour dire un dernier adieu. Que le Seigneur de la vie accueille les défunts dans son royaume et accorde réconfort et espoir à ceux qui souffrent encore, en particulier aux personnes âgées et à ceux qui sont seuls. Qu’il ne retire jamais sa consolation et son aide à ceux qui sont particulièrement vulnérables, comme les personnes qui travaillent dans des maisons de retraite ou qui vivent dans des casernes et des prisons. Pour beaucoup, il s’agit d’une Pâques de solitude vécue au milieu de la douleur et des difficultés que la pandémie provoque, des souffrances physiques aux difficultés économiques.

Cette maladie nous a non seulement privé de la proximité humaine, mais aussi de la possibilité de recevoir en personne la consolation qui découle des sacrements, en particulier l’Eucharistie et la Réconciliation. Dans de nombreux pays, il n’a pas été possible de les approcher, mais le Seigneur ne nous a pas laissés seuls! Unis dans notre prière, nous sommes convaincus qu’il nous a imposé la main, nous rassurant fermement: n’ayez pas peur, “je me suis levé et je suis toujours avec vous!”

Que Jésus, notre Pâque, donne force et espoir aux médecins et infirmières, qui partout offrent un témoignage de soins et d’amour pour nos voisins, jusqu’à l’épuisement et pas rarement au détriment de leur propre santé. Notre gratitude et notre affection vont à eux, à tous ceux qui travaillent avec diligence pour garantir les services essentiels nécessaires à la société civile, ainsi qu’aux forces de l’ordre et au personnel militaire qui, dans de nombreux pays, ont contribué à atténuer les difficultés et les souffrances des gens.

Au cours de ces semaines, la vie de millions de personnes a soudainement changé. Pour beaucoup, rester à la maison a été l’occasion de réfléchir, de se retirer du rythme effréné de la vie, de rester avec ses proches et de profiter de leur compagnie. Pour beaucoup, cependant, c’est aussi une période d’inquiétude face à un avenir incertain, aux emplois menacés et aux autres conséquences de la crise actuelle. J’encourage les dirigeants politiques à travailler activement pour le bien commun, à fournir les moyens et les ressources nécessaires pour permettre à chacun de mener une vie digne et, lorsque les circonstances le permettent, à les aider à reprendre leurs activités quotidiennes normales.

Ce n’est pas le moment de l’indifférence, car le monde entier souffre et doit être uni face à la pandémie. Que Jésus ressuscité donne espoir à tous les pauvres, à ceux qui vivent en périphérie, aux réfugiés et aux sans-abri. Puisse ceux-ci, les plus vulnérables de nos frères et sœurs vivant dans les villes et les périphéries de toutes les parties du monde, ne pas être abandonnés. Faisons en sorte qu’ils ne manquent pas de produits de première nécessité (d’autant plus difficiles à trouver maintenant que de nombreuses entreprises sont fermées) comme la médecine et surtout la possibilité de soins de santé adéquats. Compte tenu des circonstances actuelles, les sanctions internationales peuvent-elles être assouplies, car elles rendent difficile pour les pays auxquels elles ont été imposées de fournir un soutien adéquat à leurs citoyens, et que toutes les nations soient mises en mesure de répondre aux plus grands besoins des moment par la réduction, sinon la remise, de la dette pesant sur les bilans des nations les plus pauvres.

Ce n’est pas le moment de la division. Que le Christ notre paix éclaire tous ceux qui ont des responsabilités dans les conflits, afin qu’ils aient le courage d’appuyer l’appel à un cessez-le-feu mondial immédiat dans tous les coins du monde. Ce n’est pas le moment de continuer à fabriquer et à vendre des armes, à dépenser d’énormes sommes d’argent qui devraient être utilisées pour prendre soin des autres et sauver des vies. Plutôt, que ce soit le moment de mettre enfin un terme à la longue guerre qui a causé un si grand bain de sang en Syrie, le conflit au Yémen et les hostilités en Irak et au Liban. Que ce soit le moment où les Israéliens et les Palestiniens reprennent le dialogue afin de trouver une solution stable et durable qui leur permettra de vivre en paix. Que les souffrances des personnes qui vivent dans les régions orientales de l’Ukraine prennent fin. Puisse les attentats terroristes perpétrés contre tant de personnes innocentes dans différents pays africains prendre fin.

Ce n’est pas le moment de l’oubli. La crise à laquelle nous sommes confrontés ne doit pas nous faire oublier les nombreuses autres crises qui font souffrir tant de gens. Que le Seigneur de la vie soit proche de tous ceux d’Asie et d’Afrique qui traversent de graves crises humanitaires, comme dans la province de Cabo Delgado au nord du Mozambique. Qu’il réchauffe le cœur des nombreux réfugiés déplacés à cause des guerres, de la sécheresse et de la famine. Puisse-t-il accorder une protection aux migrants et aux réfugiés, dont beaucoup d’enfants, qui vivent dans des conditions insupportables, en particulier en Libye et à la frontière entre la Grèce et la Turquie. Et je ne veux pas oublier l’île de Lesbos. Au Venezuela, qu’il permette de trouver des solutions concrètes et immédiates permettant une assistance internationale à une population souffrant de la grave situation politique, socio-économique et sanitaire.

Chers frères et sœurs, l’indifférence, l’égocentrisme, la division et l’oubli ne sont pas des mots que nous voulons entendre en ce moment. Nous voulons interdire ces mots pour toujours. Ils semblent prévaloir lorsque la peur et la mort nous submergent, c’est-à-dire lorsque nous ne laissons pas le Seigneur Jésus triompher dans nos cœurs et nos vies. Que le Christ, qui a déjà vaincu la mort et ouvert pour nous la voie du salut éternel, dissipe les ténèbres de notre humanité souffrante et nous conduise dans la lumière de son glorieux jour, un jour qui ne connaît pas de fin.

Avec ces réflexions, je voudrais vous souhaiter à tous de joyeuses Pâques.

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RECOWACERAO NEWS AGENCY recorded that the Triduum liturgies took place in an empty St. Peter’s Basilica due to the pandemic.

However the message of the Holy Father was made available to the Vatican Correspondent of RECOWACERAO NEWS AGENCY through the ACI Africa. Here is the full text of Pope Francis’ Urbi et Orbi message, delivered April 12 at the Basilica of St. Peter.

Dear brothers and sisters, Happy Easter!

Today the Church’s proclamation echoes throughout the world: “Jesus Christ is risen!” – “He is truly risen.”

Like a new flame this Good News springs up in the night: the night of a world already faced with epochal challenges and now oppressed by a pandemic severely testing our whole human family. In this night, the Church’s voice rings out: “Christ, my hope, is risen!”

This is a different “contagion”, a message transmitted from heart to heart – for every human heart awaits this Good News. It is the contagion of hope: “Christ, my hope, is risen!” This is no magic formula that makes problems vanish. No, the resurrection of Christ is not that. Instead, it is the victory of love over the root of evil, a victory that does not “by-pass” suffering and death, but passes through them, opening a path in the abyss, transforming evil into good: this is the unique hallmark of the power of God.

The Risen Lord is also the Crucified One, not someone else. In his glorious body he bears indelible wounds: wounds that have become windows of hope. Let us turn our gaze to him that he may heal the wounds of an afflicted humanity.

Today my thoughts turn in the first place to the many who have been directly affected by the coronavirus: the sick, those who have died and family members who mourn the loss of their loved ones, to whom, in some cases, they were unable even to bid a final farewell. May the Lord of life welcome the departed into his kingdom and grant comfort and hope to those still suffering, especially the elderly and those who are alone. May he never withdraw his consolation and help from those who are especially vulnerable, such as persons who work in nursing homes, or live in barracks and prisons. For many, this is an Easter of solitude lived amid the sorrow and hardship that the pandemic is causing, from physical suffering to economic difficulties.

This disease has not only deprived us of human closeness, but also of the possibility of receiving in person the consolation that flows from the sacraments, particularly the Eucharist and Reconciliation. In many countries, it has not been possible to approach them, but the Lord has not left us alone! United in our prayer, we are convinced that he has laid his hand upon us, firmly reassuring us: Do not be afraid, “I have risen and I am with you still!”

May Jesus, our Passover, grant strength and hope to doctors and nurses, who everywhere offer a witness of care and love for our neighbours, to the point of exhaustion and not infrequently at the expense of their own health. Our gratitude and affection go to them, to all who work diligently to guarantee the essential services necessary for civil society, and to the law enforcement and military personnel who in many countries have helped ease people’s difficulties and sufferings.

In these weeks, the lives of millions of people have suddenly changed. For many, remaining at home has been an opportunity to reflect, to withdraw from the frenetic pace of life, stay with loved ones and enjoy their company. For many, though, this is also a time of worry about an uncertain future, about jobs that are at risk and about other consequences of the current crisis. I encourage political leaders to work actively for the common good, to provide the means and resources needed to enable everyone to lead a dignified life and, when circumstances allow, to assist them in resuming their normal daily activities.

This is not a time for indifference, because the whole world is suffering and needs to be united in facing the pandemic. May the risen Jesus grant hope to all the poor, to those living on the peripheries, to refugees and the homeless. May these, the most vulnerable of our brothers and sisters living in the cities and peripheries of every part of the world, not be abandoned. Let us ensure that they do not lack basic necessities (all the more difficult to find now that many businesses are closed) such as medicine and especially the possibility of adequate health care. In light of the present circumstances, may international sanctions be relaxed, since these make it difficult for countries on which they have been imposed to provide adequate support to their citizens, and may all nations be put in a position to meet the greatest needs of the moment through the reduction, if not the forgiveness, of the debt burdening the balance sheets of the poorest nations.

This is not a time for self-centeredness, because the challenge we are facing is shared by all, without distinguishing between persons. Among the many areas of the world affected by the coronavirus, I think in a special way of Europe. After the Second World War, this beloved continent was able to rise again, thanks to a concrete spirit of solidarity that enabled it to overcome the rivalries of the past. It is more urgent than ever, especially in the present circumstances, that these rivalries do not regain force, but that all recognize themselves as part of a single family and support one another. The European Union is presently facing an epochal challenge, on which will depend not only its future but that of the whole world. Let us not lose the opportunity to give further proof of solidarity, also by turning to innovative solutions. The only alternative is the selfishness of particular interests and the temptation of a return to the past, at the risk of severely damaging the peaceful coexistence and development of future generations.

This is not a time for division. May Christ our peace enlighten all who have responsibility in conflicts, that they may have the courage to support the appeal for an immediate global ceasefire in all corners of the world. This is not a time for continuing to manufacture and deal in arms, spending vast amounts of money that ought to be used to care for others and save lives. Rather, may this be a time for finally ending the long war that has caused such great bloodshed in Syria, the conflict in Yemen and the hostilities in Iraq and in Lebanon. May this be the time when Israelis and Palestinians resume dialogue in order to find a stable and lasting solution that will allow both to live in peace. May the sufferings of the people who live in the eastern regions of Ukraine come to an end. May the terrorist attacks carried out against so many innocent people in different African countries come to an end.

This is not a time for forgetfulness. The crisis we are facing should not make us forget the many other crises that bring suffering to so many people. May the Lord of life be close to all those in Asia and Africa who are experiencing grave humanitarian crises, as in the Province of Cabo Delgado in the north of Mozambique. May he warm the hearts of the many refugees displaced because of wars, drought and famine. May he grant protection to migrants and refugees, many of them children, who are living in unbearable conditions, especially in Libya and on the border between Greece and Turkey. And I don’t want to forget the island of Lesbos. In Venezuela, may he enable concrete and immediate solutions to be reached that can permit international assistance to a population suffering from the grave political, socio- economic and health situation.

Dear brothers and sisters, Indifference, self-centeredness, division and forgetfulness are not words we want to hear at this time. We want to ban these words forever. They seem to prevail when fear and death overwhelm us, that is, when we do not let the Lord Jesus triumph in our hearts and lives. May Christ, who has already defeated death and opened for us the way to eternal salvation, dispel the darkness of our suffering humanity and lead us into the light of his glorious day, a day that knows no end.

With these reflections, I would like to wish you all a happy Easter.

Rev. Fr. George Nwachukwu