So says our new chaplain of Benin’s political leaders and personalities:
Father Nathanaël Soédé: I set my priorities on three levels. The first, as a priest, is to take a look of love at political executives and personalities because in general, we often find ourselves taking a certain negative look at them, to consider them as people who, given their status, are opposed to the Church, no longer believe, once they have reached politics. I would like to make them realize that they have received a lot and that they will have to give enough. Work to make sure that no executive or politician in power, whether presidential or opposition, Christian or not, feels blamed by the Church.
My second priority is to take into account the primary objective of this chaplaincy: to help and accompany Christian political leaders and personalities in the discovery and the deepening of their faith as well as the need for them to decline this faith in the political environment.
My third priority will be to organize executives and personalities in groups, in small communities or networks so that they know each other, exchange and make one body in order to be effectively the light and the salt that they must be in the dough. of our realities in Africa and Benin. Finally, my fourth priority which cuts across all the priorities will be to work so that young managers do not need to go elsewhere, that they feel at home in a Church which answers their questions and concerns. .
What do you think of the rise in Benin of prayer groups with a charismatic orientation which are attracting more and more political executives and personalities?
Father Nathanaël Soédé: Who says “charismatic spirituality” says spirituality based on the Holy Spirit, the Spirit that has been promised to us, the strength of God. So it’s not a bad thing for politicians and executives to discover the strength of the Holy Spirit and seek to experience it. But, we must also bring them to discern, because, if it is true that these groups can help them, there are some who develop sterilizing spiritualities: the risk, faced with problems that we do not have analyzed or taken into account in a critical way, is to take refuge in spirituality instead of trying to find out what comes under one’s own responsibility. It is necessary to go beyond evasive prayers, emotional prayers.
Prayer is only true and authentic if, before we even meet God, we take the time to reflect, to situate our responsibilities. Prayer then comes as an encounter with God to gather from his strength and his power the energies we need to clarify our problems and deploy the strength of the Holy Spirit in the concrete and transform social and even economic realities.
Father Nathanaël Soédé: It is true that many Catholic Christians, executives or political figures, return to traditions. In Benin, perhaps even elsewhere in Africa, we have cadres who, towards the end of their lives, return to their villages and become traditional chiefs.
In other cases, they are cadres who, during their evolution, join esoteric sects cumulatively with their Christian status or even turn their backs on the Church. I believe that we must first consider that we are dealing with men and women who are our brothers and sisters. It is for us, through dialogue, to find out what brings them to such adhesions. It is in this dialectic that I believe that we must embark in order to bring these brothers and sisters to understand that, in the Christian faith, in the Church, their concerns can be fully assumed. May these brothers and sisters find in the Church through his ministers people who love them and who are concerned about their situation. From this point of view, I believe that we should offer to each other spaces where they can discover the Christian faith differently. These memberships are condemned by the Church, but we must listen to them so that they can achieve conversion, help them to find in the Christian faith what they are looking for elsewhere. xxx
Le 13 janvier, le père Nathanaël Soédé, nommé aumônier national des cadres et personnalités politiques du Bénin et président de l’Observatoire chrétien catholique de la gouvernance (Occg) le 23 mai 2019, a officiellement pris ses fonctions.
Ainsi parle notre nouvel aumônier des cadres et personnalités politiques du Bénin :
Père Nathanaël Soédé : Je situe mes priorités à trois niveaux. La première, comme prêtre, est de porter un regard d’amour sur les cadres et personnalités politiques parce qu’en général, nous nous retrouvons souvent à jeter un certain regard négatif sur eux, à les considérer comme des gens qui, compte tenu de leur statut, sont opposés à l’Église, ne croient plus, une fois parvenus en politique. Je voudrais arriver à leur faire prendre conscience qu’ils ont beaucoup reçu et qu’ils devront assez donner. Travailler à ce qu’aucun cadre ou homme politique exerçant le pouvoir, qu’il soit de la mouvance présidentielle ou de l’opposition, chrétien ou non, ne se sente blâmé par l’Église.
Ma deuxième priorité est de prendre en compte l’objectif premier de cette aumônerie : aider et accompagner les cadres et personnalités politiques chrétiens dans la découverte et l’approfondissement de leur foi ainsi que la nécessité pour eux de décliner cette foi dans le milieu politique.
Ma troisième priorité sera d’organiser les cadres et personnalités en groupes, en petites communautés ou réseaux pour qu’ils se connaissent, échangent et fassent un seul corps afin d’être effectivement la lumière et le sel qu’ils doivent être dans la pâte de nos réalités en Afrique et du Bénin. Enfin, ma quatrième priorité qui est transversale à toutes les priorités, ce sera de travailler à ce que les jeunes cadres n’aient pas besoin d’aller ailleurs, qu’ils se sentent chez eux dans une Église qui répond à leurs questions et préoccupations.
Que vous inspire l’essor, au Bénin, de groupes de prières à orientation charismatique qui attirent de plus en plus de cadres et personnalités politiques ?
Père Nathanaël Soédé : Qui dit « spiritualité à orientation charismatique » dit spiritualité fondée sur l’Esprit Saint, l’Esprit qui nous a été promis, la force de Dieu. Ce n’est donc pas mauvais que des cadres et personnalités politiques découvrent la force de l’Esprit Saint et cherchent à en faire l’expérience. Mais, il nous faut les amener également à discerner, parce que, s’il est vrai que ces groupes peuvent les aider, il y en a qui développent des spiritualités stérilisantes : le risque, face à des problèmes qu’on n’a pas analysés ou pris en compte de façon critique, est de se réfugier dans la spiritualité au lieu de chercher à savoir ce qui relève de sa propre responsabilité. Il convient d’aller au-delà des prières évasives, des prières émotionnelles.
La prière n’est vraie et authentique que si, avant même de rencontrer Dieu, nous prenons le temps de réfléchir, de situer nos responsabilités. La prière vient alors comme une rencontre avec Dieu pour recueillir de sa force et de sa puissance les énergies dont nous avons besoin pour éclairer nos problèmes et déployer la force de l’Esprit Saint dans le concret et transformer les réalités sociales voire économiques.
Père Nathanaël Soédé : Il est vrai que beaucoup de chrétiens catholiques, cadres ou personnalités politiques, retournent à des traditions. Au Bénin, peut-être même ailleurs en Afrique, nous avons des cadres qui, vers la fin de leur vie, retournent dans leur village et deviennent des chefs traditionnels.
Dans d’autres cas, ce sont des cadres qui, au cours de leur évolution, adhèrent à des sectes ésotériques cumulativement avec leur statut chrétien ou, même tournent dos à l’Église. Je crois qu’il nous faut considérer d’abord que nous avons affaire à des hommes et des femmes qui sont nos frères et sœurs. Il s’agit pour nous, à travers le dialogue, de chercher à savoir ce qui les amène à de pareilles adhésions. C’est dans cette dialectique que je crois que nous devons nous lancer afin d’amener ces frères et sœurs à comprendre que, dans la foi chrétienne, dans l’Église, leurs préoccupations peuvent être pleinement assumées. Que ces frères et sœurs trouvent dans l’Église à travers ses ministres des personnes qui les aiment et qui sont préoccupées par leur situation. De ce point de vue, je crois qu’il faudrait que nous offrions aux uns et aux autres des espaces où ils peuvent découvrir autrement la foi chrétienne. Ces adhésions sont condamnées par l’Église, mais nous devons les écouter pour qu’ils parviennent à la conversion, les aider à retrouver dans la foi chrétienne ce qu’ils recherchent ailleurs.
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