print

Révérend Père, Révérende Sœur,

Cher Responsable Administratif et financier,

Mesdames et Messieurs du Personnel administratif et de soutien,

Chers tous,

Le 11 mai 2030 – soit dans 5 ans – notre maison des CERAO où nous sommes actuellement aura 50 ans. Sa première pierre fut en effet bénie par le Saint Pape Jean-Paul II, le 11 mai 1980. Ce sera un évènement de grâce et d’action de grâce. Il me semble que l’œuvre de Dieu dans notre maison des CERAO aujourd’hui est la préparation progressive et assurée de ce jubilé d’or qui sera célébré dans cinq ans. Tous nos efforts devraient s’orienter vers ce sommet historique où Dieu nous donne rendez-vous. Il attend notre disponibilité personnelle et communautaire pour déverser sur la Maison CERAO/CCPM, sur ceux qui y vivent et sur ceux qui y travaillent des grâces surabondantes de rayonnement spirituel et ecclésial, matériel et social. Ce rayonnement, puisqu’il viendra de Dieu, sera global et durable. Ce sera l’âge de maturité attestée d’une Maison CERAO où il fait bon vivre, bon travailler, bon visiter, bon demeurer, bon revenir. En somme, le présent de la CERA0/CCPM est sous le signe de sa marche vers son jubilé d’or en mai 2030. Nous vivons donc un temps de promesse divine : la promesse des années de grâce de fécondité. Or, quand c’est Dieu lui-même qui promet, il réalise toujours, car il est fidèle notre Dieu.

Père Ambroise, nouveau directeur du CCPM

Mesdames et Messieurs, vous comprenez aisément pourquoi, c’est un réel motif de joie pour mon confrère Paul et moi-même d’être missionnaires à la CERAO à Abidjan en une phase aussi gracieuse de son histoire : la marche vers les grâces jubilaires. Conscients que nous serons artisans et témoins des merveilles de Dieu dans cette maison, nous commençons avec foi et espérance, grande joie et grande sérénité la mission que les Evêques nous ont confiée. Nous sommes tout autant vivement conscients que cette mission n’est pas que nôtre ; elle est aussi vôtre, vous les vrais acteurs de la vie et de la survie de cette maison. Oui ! Sans vous, sans votre sacrifice de tant d’années, cette maison ne serait certainement pas ce qu’elle est aujourd’hui. C’est pourquoi, nous rendons un hommage mérité, à tous nos prédécesseurs spécialement ceux les plus immédiats, j’ai nommé le Père Célestin SAGNA du Sénégal et le Père Georges Nwachukwu du Nigeria. Le même hommage est rendu à vous, « Personnel religieux et laïc » qui, au-delà de l’aspect pastoral et professionnel, avez tissé, le long des années, un attachement particulier basé sur des liens affectifs enracinés avec cette maison des Evêques qui est aussi, pour ainsi dire, votre maison. Oui ! Nous vous rendons un vibrant hommage avec toute la reconnaissance due à votre ardeur et à votre labeur.

Rencontre de prise de contact

Mesdames et Messieurs, nommés depuis le 08 mai dernier lors de la récente Assemblée Plénière des Evêques de l’Afrique de l’Ouest à Dakar, le Père Paul DAH et moi-même sommes heureux de prendre pratiquement fonction aujourd’hui 02 juin 2025. Je vous remercie pour avoir répondu à notre invitation de ce matin. A cette occasion unique, veuillez recevoir notre gratitude pour le bon accueil que vous nous avez réservé depuis notre arrivée sur les lieux, il y a deux semaines.

Comme vous le savez, nous avons aussitôt voulu créer entre vous et nous une relation d’abord fraternelle. C’est dans cet esprit que nous avons initié des rencontres individuelles qui nous ont donné la belle occasion d’échanger longuement avec chacun de vous. C’était un réel plaisir. Merci à vous pour la confiance qui s’est ainsi créée et les larges horizons que nos échanges ont ouverts dans nos esprits. Pour l’heure, quelles sont les impressions dominantes qui s’imposent après ces longues journées d’écoute ? Deux choses captent l’attention. Nous en parlons non sans un certain pincement au cœur.

Personnel du CCPM

La première impression est celle-ci : il semble avoir une démotivation et une résignation généralisées dans l’Institution. La joie au travail, la gratification morale et matérielle pour le travail accompli, la sanctification par la profession exercée qui plus est dans une structure de l’Eglise catholique, la bonne ambiance entre collègues et le sentiment de la promotion professionnelle et sociale semblent avoir déserté le forum. Bref, le personnel du CCPM est très démotivé voire blasé. Les raisons de cet état de fait sont multiples au jugement des uns et des autres. Nous n’allons pas rentrer ici dans l’analyse desdites raisons. Cela viendra en son temps.  

La seconde impression est celle-ci : il semble avoir chez le personnel du CCPM un grand espoir en des lendemains meilleurs. Il y a donc une attente forte, pressante à la limite messianique vis-à-vis de la nouvelle équipe de direction. Si donc tout le monde dit que ça ne va pas, tout le monde crie et espère fortement qu’avec les nouveaux venus la maison des CERAO à Abidjan redevienne florissante et que ceux qui y résident, y travaillent ou la visitent soient fiers et gratifiés, épanouis et solidaires. Tout le monde veut de meilleures conditions de vie et de travail.

Cette seconde impression, à y voir de près, peut être une chance. Elle révèle que la démotivation n’est pas encore devenue une abdication, c’est-à-dire que les soldats n’ont pas encore déposé les armes. Ils peuvent et ils veulent se battre encore pour avancer vers la victoire. Ils espèrent trouver dans leur hiérarchie un appoint nécessaire pour s’élancer conquérants et joyeux. En somme, tout n’est pas encore perdu. Il faut d’ailleurs reconnaître et confesser que cette attente aux expressions multiformes est légitime. Elle est fondée dans la doctrine sociale de l’Eglise qui milite pour l’humanisation du monde du travail afin que ce dernier ne soit pas aliénant mais plutôt empreint de respect de la dignité inaliénable de la personne humaine dans ce qu’il est et dans ce qu’il fait. Toutefois, une question surgit de façon aussi pressante que les attentes : « la nouvelle équipe de direction sera-t-elle en mesure d’honorer cet espoir aux nombreuses exigences ? »

Il faut dire qu’il urge de nous entendre dès le départ : le bel avenir que tous appellent de tous leurs vœux ne pourra jamais être l’affaire des 2 prêtres envoyés par les Evêques. Vérité et humilité obligent : nous ne sommes pas des messies ; nous n’avons pas de baguette magique en main. D’ailleurs, n’est-ce-pas une fuite de responsabilité que de penser que votre propre épanouissement professionnel ne dépend que de votre hiérarchie ? Soyons clairs : chacun a un rôle à jouer. Nous formons une équipe de travail à la chaîne. Chacun a sa pierre à apporter pour l’avènement d’un CCPM cinquantenaire où travailleurs et visiteurs sont objectivement satisfaits de la qualité des services et des responsabilités morales de l’Institution. Sommes-nous prêts à nous engager dans cette responsabilité commune ? Pour notre part, nous sommes disposés à travailler avec vous pour le bien de tous. Et pour ce faire, nous vous proposons une feuille de route en trois mots : CONVIVIALITE – EXEMPLARITE – RENTABILITE.

La CONVIVIALITE est l’expression concrète de l’esprit de famille dans notre communauté professionnelle. Elle suppose que chacun fasse preuve de bonne éducation pour traiter les autres comme il aurait aimé qu’on le traite lui-même. Nous mettrons tout en œuvre pour que chacun se sente appartenir à une communauté où règne une atmosphère pacifique, fraternelle et agréable à vivre. Nous voudrions des collègues qui font économie de leur sourire, qui pratiquent l’entraide mutuelle et promeuvent la culture de la paix. Je nous invite à réfléchir au niveau de chaque Section du Personnel pour nous faire des propositions concrètes en vue de rétablir et de promouvoir un vivre ensemble épanouissant et convivial au sein de notre communauté de travail CERAO/CCPM.

L’EXEMPLARITE est ici synonyme de professionnalité. Elle suppose l’existence de normes professionnelles formelles qui régulent le fonctionnement pratique du travail. Le respect desdites normes s’appelle la règle de l’art. Nous voudrions une équipe de travail où chacun connaît ses droits et devoirs. Et s’il est exigeant dans le respect de ses droits, c’est parce qu’il est rigoureux envers lui-même quant à ses devoirs. Nous voudrions des collaborateurs exemplaires, c’est-à-dire compétents, précis, transparents et disciplinés. Faire ce que l’on doit faire ne suffit pour honorer l’exemplarité. Encore faudrait-il bien le faire, c’est-à-dire selon les règles de l’art. Nous attendons aussi de vous des propositions concrètes pour former une équipe rompue à la tâche avec de bons réflexes professionnels.

La RENTABILITE est l’évaluation matérielle et morale concluante de tout l’effort consenti par chacun et par tous. On travaille entre autres pour gagner sa vie. Cela suppose que le travail soit prospère. Pour chaque ouvrier ait les outils nécessaires pour son travail, qu’il ait une couverture sanitaire suffisante qui le protège des accidents de travail, qu’il bénéficie d’une rémunération digne et des garanties pour une retraite honorable, il faut avant tout que l’entreprise fasse de bons chiffres et qu’elle veille aussi à une bonne gestion des ressources financières obtenues à la sueur de tout le corps professionnel. Plus l’activité est prospère, plus l’employeur a le devoir moral d’une redistribution équitable des avantages. Que faire dans le cadre du CCPM pour que nos activités d’hébergement, de restauration et de location (salles et magasins) rapportent effectivement à la Maison ? Que faire pour rendre plus performant notre système de gestion ? Nous attendons aussi de vous des propositions pratiques en vue de cet objectif.

En somme, chers amis, nous voulons vous inviter à puiser dans votre expérience professionnelle pour nous faire des propositions ad hoc en vue d’un CCPM plus convivial, plus exemplaire et plus rentable.

Je ne saurais finir ce propos sans vous renouveler notre disponibilité à vous accompagner chacun et tous, dans les règles de l’art, pour une équipe gagnante, épanouie et épanouissante. Marchons ensemble vers le jubilé d’or de la Maison CERAO d’Abidjan. La providence divine veut faire de nous les instruments de sa manifestation pour les 50 ans d’âge de la première pierre de cette Maison. Sommes-nous prêts à laisser l’Esprit Saint agir par nous et en définitive pour nous ? Puisse chacun répondre : Oui ! Je le suis ! Et agir en conséquence. Que Dieu lui-même nous en donne la grâce. Car, si le Seigneur ne bâtit la maison, les bâtisseurs travaillent en vain (cf. Ps 126,1). C’est sur cette note de confiance et d’espérance que je nous lance synodalement dans cette belle aventure de collaboration au sein de la famille CERAO/CCPM d’Abidjan.

Je vous remercie !

Abbé Paul DAH