LA 5è ASSEMBLÉE DES CERAO S’ACHÈVE EN APOTHÉOSE A
POPONGUINE.
C’est sur une note de satisfaction que s’est refermée la 5ème
Assemblée Plénière des évêques des Conférences réunies d’Afrique
de l’Ouest (CERAO), par une messe solennelle au sanctuaire marial
de Poponguine le dimanche 12 mai 2025.
La déclaration finale de cette 5ème Assemblée plénière des CERAO
qui y a été lue articule harmonieusement la dimension spirituelle
de la mission des évêques avec un engagement social concret,
fidèle à la tradition catholique du développement intégral de la
personne humaine. En appelant à une Église plus synodale et
autonome, les évêques Ouest Africains dessinent les contours d’une
communauté ecclésiale plus profondément enracinée dans les
réalités africaines, tout en restant ouverte sur le monde et en
parfaite communion avec l’Église universelle. En témoigne la
suspension des travaux pour suivre en direct l’annonce du
nouveau Pape, Léon XIV dont l’élection a été vécue avec une immense joie!
Lisez plutôt
« Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix » (Jn 14, 27)
Révérends Pères,
Frères et Sœurs de la Vie consacrée,
Fils et filles de l’Eglise-Famille de Dieu en Afrique de l’Ouest,
Hommes et Femmes de bonne volonté.
Le 08 mai 2025, l’Eglise universelle a vécu avec une immense joie, l’élection du nouveau Souverain
Pontife, le Pape Léon XIV. Cette élection est à nos yeux, un signe que l’Eglise poursuit son chemin avec
fidélité, malgré les tempêtes. Cette continuité incarne pour nous l’espérance chrétienne qui nous fait sentir
que l’Esprit Saint guide toujours l’Église, même dans les périodes d’incertitude. Nous souhaitons un
pontificat fécond à notre Saint-Père.
afin qu’Il appelle davantage d’ouvriers à sa moisson.
- La 5ème Assemblée Plénière
Quelques jours après ce don d’un nouveau Souverain Pontife à l’Eglise universelle, nous, Cardinaux,
Archevêques et Evêques, à l’issue de la Vème Assemblée plénière des Conférences Episcopales Réunies
d’Afrique de l’Ouest (CERAO), vous adressons nos vœux de paix au nom du Christ Jésus, dont nous
commémorons le sacrifice rédempteur et la résurrection d’entre les morts en ce temps de Pâques. Il est
notre espérance, notre paix et notre salut.
En ce jour, 11 mai 2025, quatrième dimanche de Pâques, l’Eglise célèbre le dimanche du Bon Pasteur ou
dimanche des vocations. De ce fait, nous faisons monter nos supplications vers le Maître de la moisson,
Fils et filles, peuple bien-aimé de Dieu, le Bon Pasteur est le Maître et le modèle des Pasteurs des CERAO
que nous sommes ; il nous appelle, nous, Cardinaux, Archevêques et Evêques de cette sous-région, à le
suivre et à être de bons bergers pour vous, son troupeau racheté au prix de son sang.
La Ve Assemblée plénière des CERAO a réuni à Dakar 148 participants dont 02 Cardinaux, 101
Archevêques et Evêques, 27 prêtres, 05 personnes de la vie consacrée et 13 fidèles laïcs. Le thème de la
rencontre est : « Pour une Église synodale et autonome au service de la justice et de la paix en Afrique de
l’Ouest ». Ce thème est inspiré par le synode sur la synodalité et par la réalité de l’Église et des peuples
d’Afrique de l’Ouest. Pendant une semaine, nous avons échangé, en nous écoutant les uns les autres,
tout en étant à l’écoute de l’Esprit. Nous avons vu et entendu les souffrances de nos peuples et
nous avons décidé de vous adresser ce message d’encouragement et d’espérance. - Une Église synodale où tous marchent ensemble en coresponsabilité
Chers Fils et Filles de l’Afrique de l’Ouest, marchant ensemble et portés par l’Esprit Saint, le
Seigneur nous appelle en ce temps à renouveler notre manière d’être Église : non comme une
structure figée, mais comme un peuple en marche, à l’écoute de l’Esprit. C’est dans cette
dynamique synodale que nous sommes invités à avancer ensemble, unis dans la diversité, portés
par une même foi et une même mission.
Chaque baptisé est appelé à participer activement à la vie de l’Église. Ensemble, nous discernons,
nous écoutons, nous dialoguons, non pour imposer des idées, mais pour chercher la volonté de
Dieu dans un esprit d’humilité. Laïcs, consacrés, diacres, prêtres, évêques nous sommes tous
invités à cultiver en nous le souci du bien commun. Il ne s’agit pas d’un simple partage des tâches,
mais d’un engagement profond à porter ensemble la mission d’évangélisation, dans la confiance
mutuelle, la complémentarité et le respect et l’accueil des charismes.
L’Esprit Saint, guide de notre route, nous invite à sortir de nos conforts, à dépasser nos divisions,
et à bâtir une Église fraternelle, ouverte et audacieuse où règne la justice et la paix. - Une Église synodale où les dons sont partagés entre les Églises locales
Une telle Eglise incarne une vision de communion véritable et de solidarité évangélique. Dans
cette dynamique, chaque communauté, riche de ses charismes, de ses expériences et de ses
ressources, n’est pas une entité isolée, mais un membre vivant d’un corps unique. Le partage des
dons — qu’ils soient spirituels, humains, culturels ou matériels — devient alors un acte
prophétique qui renverse la logique de compétition et d’autosuffisance. Il s’agit d’un appel à se
porter mutuellement, pour que la mission de l’Église se déploie de manière plus juste, plus
inclusive et plus fidèle à l’Évangile. - Une Église autonome où les ressources sont générées de l’intérieur
Cette Eglise incarne une maturité spirituelle et organisationnelle remarquable. Elle ne dépend pas
seulement de soutiens extérieurs ni de mécènes lointains pour assurer sa mission, mais s’appuie
principalement sur l’engagement concret de ses membres. Cette autonomie qui n’est pas seulement
financière, mais aussi culturelle et pastorale, vise à favoriser une coresponsabilité entre les fidèles
et les dirigeants, ancrant l’Église dans sa réalité locale. Elle devient ainsi libre d’adapter son action
pastorale, sociale et économique aux besoins spécifiques de sa communauté. Toutefois, cette
indépendance exige une forte culture de transparence, de gestion vertueuse et de solidarité durable. - Une Afrique de l’Ouest pacifique et sans conflits
Une telle Afrique de l’Ouest ne pourra émerger sans une volonté collective de privilégier le
dialogue à la division, la justice à l’impunité, et l’éducation à l’ignorance. La paix durable exige
la reconnaissance de la diversité ethnique, religieuse et culturelle comme une richesse, et non
comme un motif de discorde. Elle demande aussi des institutions fortes, crédibles, équitables, et
ancrées dans les réalités locales. En investissant dans la jeunesse, en promouvant des structures
vertueuses de gouvernement et en renforçant l’intégration régionale, l’Afrique de l’Ouest peut
devenir un modèle de stabilité et d’harmonie sur le continent.
Le document final du Synode nous donne des orientations pastorales pour porter une attention
égale aux catégories sociales les plus défavorisées et marginalisées : « Une attention égale doit
être accordée à la composition des organes de participation, de manière à favoriser une plus
grande implication des femmes, des jeunes et de ceux qui vivent dans des conditions de pauvreté
ou de marginalisation » (Document final du synode n.106). Il s’agira aussi de favoriser
l’autonomisation des jeunes et des femmes dans les domaines économiques et sociaux, afin de
renforcer leur rôle dans la prévention des conflits.
Pour promouvoir une Afrique de l’Ouest pacifique et sans conflit, voici chers Fils et Filles, hommes
et femmes de bonne volonté, quelques pistes :
➢ Éduquer à la paix : nous, Cardinaux, Archevêques et Evêques, lançons un appel
pressant aux éducateurs, afin d’intégrer de façon plus marquée, l’éducation civique,
l’acceptation mutuelle et la résolution pacifique des conflits dans les programmes
scolaires.
➢ Promouvoir le dialogue intercommunautaire : nous vous exhortons à créer des
espaces de médiation et de dialogue entre ethnies, religions et groupes sociaux pour
désamorcer les tensions.
➢ Développer une économie inclusive : à l’attention de dirigeants de nos pays, il sera
profitable à tous de réduire les inégalités régionales et sociales en investissant dans les
zones marginalisées pour limiter les frustrations exploitables par des groupes violents.
➢ Réformer le secteur de la sécurité : nous sommes convaincus de la nécessité de la
formation des forces de défense et de sécurité au respect des droits humains et à la
gestion non-violente des conflits.
➢ Lutter contre la corruption, la criminalité organisée et l’extrémisme violent : afin
d’assainir la vie publique, il paraît opportun à nos yeux d’appeler les gouvernants au
renforcement des institutions judiciaires et des mécanismes de contrôle ; car la
criminalité est facilement une résultante de la corruption, et la corruption des
institutions est un frein à tout développement. Nous invitons également les
communautés à accueillir les pauvres, les migrants, les victimes de terrorisme et à
promouvoir une fraternité et une solidarité sans frontières.
➢ Accentuer la coopération régionale : il importe pour nous Evêques, d’appeler les
dirigeants de notre sous-région ouest-africaine, à renforcer les initiatives et la mise en
place d’organes crédibles capables de donner des réponses coordonnées et efficientes
aux crises en vue d’une intégration régionale accrue. Il est plus qu’urgent de trouver
les meilleures formules pour mettre fin aux divisions et aux incompréhensions
politiques en Afrique de l’ouest, qui ne font qu’accentuer de façon pitoyable la misère
et la paupérisation des populations, et retarder toute avancée épanouissante. - La justice écologique pour tous
Pour nous, Evêques des CERAO, la justice écologique pour tous repose sur l’idée fondamentale
que la protection de l’environnement ne doit pas se faire au détriment des plus vulnérables. Elle
exige une répartition équitable des ressources naturelles, une responsabilisation face aux
dommages causés à la planète par nos actions. Il ne peut y avoir de véritable transition écologique
sans justice sociale, car, assurer la justice écologique, c’est reconnaître que préserver la Terre, c’est
aussi préserver la dignité humaine et la terre notre « maison commune ». De ce fait, il sera
profitable à tous d’éduquer et de sensibiliser dès le plus jeune âge :
- Intégrer la justice écologique dans les programmes scolaires ;
- Organiser des ateliers participatifs dans les quartiers sensibles ou les zones rurales ;
- Soutenir les médias communautaires qui mettent en lumière les luttes écologiques locales.
- L’Afrique de l’ouest, une région qui est appelée à encourager une saine façon de gouverner
dans l’Église et dans les États :
- Promouvoir l’intégrité par l’éducation et la formation ;
- Renforcer les institutions et mécanismes de contrôle et de reddition des comptes ;
- Encourager la participation citoyenne et ecclésiale.
- Un appel à la conversion
« Vous êtes le sel de la terre, la lumière du monde » (Mt 5, 13-16)
Révérends Pères,
Frères et Sœurs de la vie consacrée,
Fils et Filles de l’Eglise-Famille de Dieu en Afrique de l’ouest,
Hommes et femmes de bonne volonté.
Selon le document final du Synode sur la synodalité au n.11, « l’appel à la mission est indissociable
d’un appel à la conversion ». En plus de tous nos efforts positifs pour un meilleur vivre-ensemble,
nous, Evêques des CERAO, appellons tous, en ces moments qui leur semblent un tournant, à être
des lumières aussi petites soient-elles pour illuminer nos espaces de vie. Car, le Christ est la
lumière des peuples, et cette lumière brille sur le visage de l’Église qui reçoit de son Maître le don
et la responsabilité d’être le levain qui agit dans les liens, les relations et la fraternité de la famille
humaine (Cf. Synode sur la synodalité n.20). Et vu que l’un des espaces les plus fréquentés de nos
jours est celui des réseaux sociaux, il importe de l’investir avec la lumière du Christ pour des
influences positives et l’éradication de l’ivraie. - Gratitude
Pour conclure ce message, nous rendons grâce au Dieu Tout-Puissant, source de toute sagesse, de
toute paix et de toute communion fraternelle, qui dans sa miséricorde nous a permis de nous réunir,
d’échanger, de prier et d’œuvrer ensemble pour le bien de nos Églises et de nos peuples.
Nous rendons un hommage appuyé au Chef de l’Etat SE M. Bassirou Diomaye Faye, pour l’accueil
chaleureux, la générosité et l’hospitalité exemplaire. Nous exprimons notre profonde gratitude au
peuple sénégalais, et à tous ceux qui nous ont hébergés et se sont mis à notre service ; qu’ils soient
bénis. Le Sénégal, terre de la téranga, de dialogue, de foi et d’acceptation mutuelle, nous a ouvert
les bras avec une fraternité sincère, qui honore les valeurs africaines d’unité et de respect.
Nos remerciements s’adressent également à SE Mgr Benjamin NDIAYE, Archevêque émérite de
Dakar, à son successeur SE Mgr André GUEYE, à la Conférence interterritoriale des évêques du
Sénégal, de la Mauritanie, du Cap-Vert et de Guinée-Bissau avec à sa tête SE Mgr Paul Abel
MAMBA, dont l’engagement constant en faveur de la mission de l’Église, de l’unité pastorale et
de la promotion des valeurs évangéliques dans nos sociétés est un signe fort d’espérance pour notre
continent.
Enfin, nous saluons avec reconnaissance les organisateurs de cette Assemblée plénière des
Conférences Episcopales Réunies de l’Afrique de l’Ouest. Grâce à leur travail discret, mais
efficace, nous avons vécu des moments intenses de fraternité, de réflexion et de discernement.
Leur dévouement et leur sens du service ont grandement contribué au succès de notre rencontre.
Que la bénédiction du Seigneur descende en abondance sur chacun et chacune, et que notre Dieu
et Père continue de faire de nos Églises des instruments vivants de la synodalité, de la paix, de la
justice et de la réconciliation.
Fait à Dakar, ce 11 mai 2025.
Pour l’Assemblée plénière des CERAO,
SE Mgr Alexis TOUABLI YOULO
Président des CERAO
Rev. Père Vitalis Anaehobi
Secrétaire Général des CERAO
- ACTU RELIGIEUSE DU 14 AU 21 JUIN 2025 - 21 juin 2025
- GROUPE SCOLAIRE SAINTE THERESE D’AVILA DU CCPM: 100% D’ADMIS - 19 juin 2025
- ACTU RELIGIEUSE DU 07 AU 14 JUIN 2025 - 14 juin 2025